Qu'est-ce que la dépression ?
Dépression… Ce mot devenu aujourd’hui si courant recouvre pourtant une réalité encore mal comprise.
Contrairement à certaines idées reçues, la dépression ne relève ni d’une fatalité, ni d’une faiblesse de caractère.
C’est une maladie qui peut toucher tout le monde (quel que soit son âge, son sexe, son niveau social…), qui entraîne une souffrance et une gêne importantes et dont le soin nécessite une prise en charge par un professionnel compétent.
La dépression ce n'est PAS un "petit coup de déprime"
Le fait de se sentir triste, d’être « déprimé », d’avoir des « idées noires » ou des difficultés à dormir ne veut pas forcément dire que l’on souffre de dépression. Les moments de cafard, de « blues », de doute ou de questionnement font partie de la vie. Au fil du temps et des événements, chacun de nous expérimente toute une gamme de sentiments, du plus triste au plus optimiste. À l’intérieur de cette large palette d’émotions, la tristesse, le découragement et le désespoir représentent des expériences humaines normales. Ces variations et ces baisses de l’humeur ne doivent pas être confondues avec ce qu’éprouve une personne dépressive.
Pour pouvoir parler de dépression et donc de maladie, il faut :
• que ces perturbations de l’humeur soient multiples et bien caractérisées ;
• qu’elles se manifestent de façon (quasi) permanente pendant une période supérieure à deux semaines ;
• qu’elles entraînent une gêne importante dans un ou plusieurs domaines de la vie quotidienne (difficulté ou incapacité de se lever, d’aller à son travail, de sortir faire ses courses…).
La dépression entraîne souffrance et gêne
Nous pouvons avoir l’impression de connaître cette maladie sans pour autant en avoir jamais été atteint. L’explication est simple : parmi la large gamme d‘émotions et de sensations que nous éprouvons au cours de notre vie, certaines sont très douloureuses. Nous en concluons hâtivement qu’être dépressif consiste à ressentir plus fortement et plus longtemps de telles souffrances. Et cela nous incite à croire que nous pouvons facilement comprendre ce que vit une personne souffrant de dépression.
Mais la réalité est différente. En effet, avant leur entrée dans cette maladie, les personnes souffrant de dépression ressentaient elles aussi un large éventail d’émotions, agréables ou douloureuses. Or toutes ces personnes disent que leur état au cours de la dépression est très différent de tout ce qu’elles pouvaient avoir connu auparavant.
Les émotions qu’elles éprouvent, les idées qui les traversent sont imprégnées d’une souffrance morale permanente, plus insupportable que toute autre souffrance déjà endurée. Autre différence avec les émotions habituelles de la vie, les personnes ont l’impression d’être coupées de leur entourage.
L’état dépressif se caractérise par un changement profond (une véritable rupture) par rapport au fonctionnement habituel. Trois éléments principaux sont typiques de cet état :
• une tristesse inhabituelle, différente d’après les personnes qui souffrent de dépression de la tristesse normale (cette tristesse est particulièrement intense, elle n’est pas « directement » reliée à une cause, rien ne l’apaise, elle se mêle d’angoisse et d’un sentiment de « fatalité ») ;
• une perte d’intérêt et de plaisir qui touche tous les domaines de la vie ;
• une association de plusieurs symptômes durables qui entravent douloureusement la vie quotidienne.
Quels sont les symptômes de la dépression ?
La dépression entraîne un « ralentissement » dans tous les registres de la vie quotidienne : vie affective, fonctionnement intellectuel, forme physique, mécanismes vitaux et corporels.
Ce « ralentissement » se décline en multiples symptômes qui persistent pendant une longue durée (au-delà de quinze jours). La liste ci-dessous peut vous aider à repérer certains de ces symptômes, sachant qu’une même personne peut ne pas les ressentir tous.
Même si les symptômes sont bien présents, la personne qui souffre de dépression a souvent du mal à les repérer. Le principal obstacle à leur repérage réside dans la difficulté à juger par soi-même de son état psychologique. Une autre raison réside dans le fait de considérer ses symptômes comme normaux, en les attribuant à une difficulté momentanée de la vie. L’évaluation par un professionnel de santé est donc indispensable.
Fatigue : même sans avoir fait d’efforts particuliers, la personne éprouve en permanence une sensation de manque d’énergie. Cette sensation omniprésente vient s’ajouter au découragement et à la douleur physique et morale. Une des caractéristiques de cette fatigue dépressive est que ni le repos, ni le sommeil ne l’atténuent.
Ralentissement général : la dépression ralentit tous les gestes ; il faut donc plus de temps pour accomplir les tâches habituelles. On n’a pas la force. Les émotions, les pensées et les actions sont comme « engluées » par la maladie. Les mouvements du visage sont diminués, il en ressort une impression d’inexpressivité qui peut laisser croire à de l’indifférence. La parole est lente, traînante. La personne a le sentiment de ne plus être capable de réagir. Certaines fonctions du corps, comme la digestion, sont également ralenties.
Tristesse intense : dans la dépression, la tristesse est particulièrement douloureuse, incompréhensible et envahissante, souvent accompagnée de pleurs sans motif et d’un sentiment de désespoir.
Incapacité à éprouver du plaisir : chez les personnes souffrant de dépression, les petits plaisirs de la vie (écouter de la musique, voir ses amis, lire son journal…) disparaissent. Tout paraît égal, terne, sans intérêt. La vie a perdu tout sens, tout goût, toute couleur.
Hypersensibilité émotionnelle : les personnes souffrant de dépression réagissent avec une grande sensibilité aux situations de la vie quotidienne (comme s’il manquait un « espace d’amortissement » entre elles et leur environnement). En même temps, elles peuvent avoir l’impression d’être vides, de ne plus éprouver d’émotions. C’est comme si elles étaient à la fois « anesthésiées » et hypersensibles.
Impressions d’abandon, d’inutilité, de solitude : ces impressions cohabitent avec le sentiment de ne pas être aimé des autres, de n’avoir rien à dire qui puisse les intéresser.
Anxiété : les troubles anxieux et la dépression renvoient à deux maladies différentes. Néanmoins, l’anxiété est un symptôme fréquent en cas de dépression. Cette peur sans cause évidente s’exprime aussi bien dans le corps (« boule » dans la gorge, gêne pour respirer, douleurs diverses, notamment dans le ventre) que dans la tête (peur « flottante », ruminations, sentiment de catastrophe imminente).
L’anxiété est une émotion proche de la peur, qui existe chez tout être humain. Elle correspond à une nécessité permanente de s’adapter aux problèmes de la vie (anxiété dite « adaptative ») et aux interrogations que chaque individu porte sur le monde (anxiété dite « existentielle »). Ces deux formes d’anxiété sont humaines. L’anxiété peut cependant devenir une maladie qui associe différents symptômes (psychologiques, physiques, comportementaux) et entraîne une souffrance et une gêne importantes dans la vie quotidienne.
On parle alors de troubles anxieux. Ce terme regroupe l’ensemble des troubles mentaux dans lesquels existent des peurs irrationnelles et invalidantes (c’est-à-dire sources de gênes). Ces peurs peuvent être :
• des phobies : peurs déclenchées par des objets ou des situations inoffensifs et extérieurs à la personne (par exemple, la phobie de la foule ou de l’ascenseur) ;
• des obsessions : peurs issues des idées de la personne, dont elle mesure pourtant elle-même le caractère absurde (par exemple, l’obsession des microbes ou de la saleté, du parfait alignement des tableaux sur un mur, de la vérification incessante de la fermeture des robinets… ) ;
• la panique : peur extrême, qui « jaillit » brutalement, sans facteur extérieur déclenchant, avec parfois l’impression que la mort est proche ;
• l’anxiété généralisée : elle correspond à un souci permanent, excessif et invalidant.
La dépression et les troubles anxieux sont deux maladies psychiques différentes, même si elles peuvent avoir des symptômes similaires (comme la difficulté à dormir, à s’alimenter et à réfléchir) et si certains signes d’anxiété peuvent être présents en cas de dépression. Cette distinction est particulièrement importante à faire dans la mesure où les traitements médicamenteux et psychologiques peuvent différer.
Ralentissement intellectuel : en cas de dépression, il devient difficile de réfléchir, de trouver les mots, de parler avec fluidité. On a l’impression d’avoir la tête vide, que le monde est devenu trop compliqué, qu’on ne saura pas s’y adapter, y faire face. Il faut faire un effort très important pour accomplir des tâches qui, jusqu’alors, s’effectuaient naturellement, sans y penser.
Diminution de l’attention, de la concentration et de la mémoire : fixer son attention, ne pas se laisser distraire, retenir ce qu’on vient de lire… ces tâches deviennent très difficiles à accomplir lorsque l’on souffre de dépression.
Dévalorisation de soi et culpabilité : la personne qui souffre de dépression ne se sent bonne à rien ; elle se pense sans valeur ; elle s’accuse d’être responsable des événements pénibles qu’elle vit et des émotions désagréables qu’elle ressent. Cette impression lui paraît tellement définitive qu’il lui est difficile de demander de l’aide et de croire qu’un traitement peut changer quelque chose.
Pensées négatives : la personne analyse les événements de sa vie et les opinions des autres sous un angle systématiquement négatif. Ce pessimisme permanent retentit sur les proches et peut les décourager.
Pensées autour de la mort (la sienne, celle de ses proches ou la mort en général) : liées au sentiment d’inutilité et à la perte de plaisir déjà décrits, ces idées noires sont en fait « fabriquées » par la dépression et disparaissent à la guérison de la maladie. Les idées de suicide méritent dans tous les cas d’être signalées à un professionnel de santé.
Dégradation du sommeil : le sommeil est souvent mauvais, moins profond, très court et peu réparateur. Le petit matin (de 3 à 5 heures du matin) est souvent marqué par un réveil précoce, avec impossibilité de se rendormir et une grande souffrance morale. Dans d’autres cas, le sommeil est en excès ; on parle de « sommeil refuge », comme si celui-ci correspondait à un besoin de « fuir ». Mais ce trop plein de sommeil est insatisfaisant et plutôt abrutissant.
Altération de l’appétit : l’appétit est le plus souvent diminué (les aliments semblent sans goût, l’assiette paraît trop remplie). La préparation des repas devient une corvée, leurs horaires se font irréguliers, leur composition déséquilibrée. La perte de poids est souvent un signe important pour établir le diagnostic de dépression. À l’inverse, on observe parfois une augmentation de la prise d’aliments (surtout sucrés) pouvant conduire à une prise de poids.
Problèmes sexuels : la sexualité est une fonction à la fois très biologique et très relationnelle. Ces deux dimensions étant très perturbées dans la dépression, il est logique que la vie sexuelle soit affectée. Le désir sexuel de la personne peut disparaître, son plaisir s’estomper. La réalisation de l’acte sexuel devient alors difficile. En conséquence, le conjoint a parfois l’impression d’être délaissé, ce qui accentue la tension dans la vie de couple.
Symptômes physiques : la dépression peut s’accompagner de douleurs (maux de tête, souffrances dans les articulations, problèmes digestifs…) et de dérèglements de certains indicateurs ou fonctions du corps (tension artérielle, perturbation ou interruption des règles…).
Les conséquences de ces symptômes dépressifs sur le fonctionnement quotidien de la personne sont considérables. Toutes les relations sont affectées : au sein du couple et de la famille, avec les amis, dans le milieu professionnel.
Pourtant, même si les symptômes sont bien présents, la personne qui souffre de dépression a souvent du mal à les repérer. Le principal obstacle à leur repérage réside dans la difficulté à juger par soi-même de son état psychologique. Une autre raison tient au fait de considérer ses symptômes comme normaux, en les attribuant à une difficulté momentanée de la vie. L’évaluation par un professionnel de santé est donc indispensable.
Quelles sont les origines de la dépression ?
Face à une dépression, on recherche souvent des explications, et les premières questions qu’on se pose sont : « Pourquoi moi ? Que s’est-il passé ? À quoi est-ce dû ? Qu’ai-je fait ? » Notre besoin de comprendre et de donner un sens à ce qui nous arrive est un processus naturel, en particulier à l’occasion d’expériences douloureuses. Il est alors fréquent d’avoir recours à des explications d’apparence vraisemblables. On évoque alors des causes externes (« C’est parce que ça ne va pas dans mon travail », « Quand je n’aurai plus ces problèmes financiers, ça ira mieux », « J’ai besoin de rencontrer quelqu’un pour ne plus être seul(e) »…) ou bien des causes internes (« C’est de ma faute », « Je suis un(e) bon(ne) à rien », « Je n’ai jamais pu réussir comme les autres »…).
Pourtant, ces interprétations sont le plus souvent très éloignées des « origines réelles » de la dépression. Elles constituent même souvent un frein au processus de soin et de guérison, en nous retenant de consulter un médecin. La dépression, comme la plupart des maladies psychiques, ne provient pas d’un facteur unique. Elle résulte au contraire d’un ensemble de mécanismes de diverses natures, encore imparfaitement connus.
On distingue habituellement les « facteurs » biologiques, psychologiques et environnementaux (liés à l’environnement social ou familial). Certains de ces facteurs interviennent très en amont de la dépression, ils « préparent le terrain », on parle alors de facteurs de risque (ou facteurs de vulnérabilité). Par exemple, le fait d’avoir des parents qui ont souffert de dépression augmenterait le risque d’être touché par la maladie. De même, le fait de vivre des événements traumatisants ou des conflits parentaux importants pendant la petite enfance serait associé à un risque accru de dépression dans la suite de l’existence.
D’autres facteurs interviennent juste avant la dépression, ils la « déclenchent » : on parle alors de facteurs précipitants.
Facteurs biologiques
La survenue des symptômes de la dépression est liée à une perturbation du fonctionnement cérébral. C’est bien le fonctionnement du cerveau qui est atteint, non sa structure. Cette distinction est importante car elle permet de bien comprendre que cette maladie peut être réversible.
Ce dysfonctionnement du cerveau se traduit notamment par des anomalies dans la fabrication, la transmission et la régulation de certaines substances chimiques : les neuromédiateurs (également appelés neurotransmetteurs).
Il est difficile de savoir à l’heure actuelle si ces anomalies sont la cause initiale ou bien la conséquence de la dépression. Quoi qu’il en soit, leur correction et la restauration du bon fonctionnement des neuromédiateurs sont indispensables. C’est la principale fonction des médicaments antidépresseurs. On sait aujourd’hui que la psychothérapie entraîne elle aussi ce type d’amélioration biologique si le dérèglement initial est modéré.
Facteurs psychologiques
Des mécanismes psychologiques particuliers sont également impliqués dans la dépression : sentiments de perte, conflits moraux, croyances négatives, mauvaise estime de soi (« Je ne peux rien faire de bon », « Je ne vaux rien »…).
Certains de ces mécanismes trouvent leur origine dans l’enfance (plus ou moins bonne qualité des premières relations avec les parents, premières expériences associées à un sentiment de perte, de solitude, d’impuissance, de culpabilité ou de honte…), d’autres peuvent être liés à des éléments plus actuels (traumatismes, deuils liés à la perte d’une personne, d’un idéal ou d’une image de soi).
Certains styles de comportements (sur les plans intellectuel, émotionnel, relationnel), ainsi que certains modes de défense psychologiques peuvent favoriser l’émergence et le maintien d’une dépression. Ainsi, certaines personnes souffrant de dépression expriment des croyances négatives (elles se croient par exemple « incapables » ou « indignes » de faire certaines choses…) ou n’envisagent que des perspectives pessimistes, à la fois pour le monde qui les entoure et pour elles-mêmes. Chez ces personnes, certains événements de la vie quotidienne, analysés sous leur angle le plus négatif, peuvent déclencher automatiquement des pensées dépressives, sans qu’il leur soit possible de faire appel à d’autres expériences plus positives.
C’est en agissant sur ces mécanismes psychologiques problématiques que la psychothérapie intervient sur la dépression.
Les facteurs liés à l’environnement social et familial
Certains événements de la vie très perturbants ou un stress excessif et permanent peuvent favoriser l’apparition d’une dépression. Par exemple, la mort d’un être cher, la perte d’un travail, une rupture affective, des conflits familiaux ou sociaux, une maladie…
En plus des facteurs précipitants et des facteurs de risque, la présence ou l’absence de facteurs de protection dans l’environnement de la personne peut aussi jouer un rôle. Par exemple, la présence de personnes proches réconfortantes et valorisantes ou l’engagement dans des activités personnelles intéressantes peuvent protéger de la dépression ou favoriser la guérison. À l’inverse, l’absence de ces facteurs peut faciliter l’apparition (ou la réapparition) de la dépression.
La meilleure solution pour s'en sortir et avancer vers la guérison : consulter un médecin.
Faire le point avant de consulter un médecin
Vous vous demandez s’il est possible que vous (ou un de vos proches) viviez actuellement un épisode dépressif ?
Les questions ci-dessous peuvent vous aider à faire le point, pour vous indiquer si cela est probable ou non… mais elles ne vous apporteront pas de certitude absolue. Seul un professionnel de santé habilité à établir un diagnostic de dépression pourra vous éclairer de façon précise.
Sur la base de ce diagnostic, vous pourrez le cas échéant définir avec lui ou avec d’autres professionnels de santé le traitement le mieux adapté à votre situation.
Pourrait-il s’agir d’une dépression ?
Depuis au moins 15 jours, presque chaque jour, presque toute la journée,
- éprouvez-vous une tristesse inhabituelle, très douloureuse, qui perturbe votre vie quotidienne ?
- avez-vous perdu votre intérêt pour la plupart des choses, comme les loisirs, le travail ou les activités qui vous plaisent habituellement ?
● Si vous n’avez vécu aucun de ces deux états, il est peu probable que vous traversiez une période de dépression.
● Si vous vivez depuis au moins 15 jours l’un de ces états ou les deux, poursuivez votre questionnement :
- vous êtes-vous senti(e) épuisée(e) ou sans énergie ?
- avez-vous pris ou perdu du poids – de façon inhabituelle et importante – sans le vouloir ?
- avez-vous eu des problèmes de sommeil (difficultés à rester endormi(e), réveils très tôt le matin ou, au contraire, excès de sommeil, envie permanente de dormir) ?
- vous êtes-vous senti(e) plus lent(e) que d’habitude (par exemple pour parler ou pour vous déplacer) ou, au contraire, avez-vous été beaucoup plus agité(e) ou nerveux(se) que d’habitude ?
- avez-vous eu beaucoup plus de mal à vous concentrer ?
- vous êtes-vous senti(e) sans valeur ou bon(ne) à rien ?
- avez-vous beaucoup pensé à la mort, que ce soit la vôtre, celle de quelqu’un d’autre ou la mort en général ?
● Si vous avez observé chez vous plusieurs de ces symptômes, depuis au moins 15 jours, presque chaque jour, presque toute la journée, ceci constitue un signal d’alerte qui doit vous encourager à en parler avec un médecin.
Ne confondons pas déprime et dépression !
Le terme « dépression » ne s’emploie pas à la légère. Pour faire l’hypothèse d’une dépression, il faut une association de plusieurs symptômes très spécifiques générant une souffrance importante, inhabituelle et se manifestant :
• depuis au moins 15 jours
• presque chaque jour
• presque toute la journée
La dépression est un problème sérieux, qui touche chaque année un nombre important de personnes. Cependant, même s’il n’y a pas de « profil type » pour souffrir de dépression, tout le monde n’est pas nécessairement dépressif « un jour ou l’autre ». Si environ 8 % de la population présente sur une période de 12 mois un épisode dépressif, d’intensité variable, cela signifie que 92 % de la population n’en présente pas (80 % de la population ne présentera d’ailleurs aucun épisode dépressif au cours de sa vie).
Dépression… Ce mot devenu aujourd’hui si courant recouvre pourtant une réalité encore mal comprise.
Contrairement à certaines idées reçues, la dépression ne relève ni d’une fatalité, ni d’une faiblesse de caractère.
C’est une maladie qui peut toucher tout le monde (quel que soit son âge, son sexe, son niveau social…), qui entraîne une souffrance et une gêne importantes et dont le soin nécessite une prise en charge par un professionnel compétent.
La dépression ce n'est PAS un "petit coup de déprime"
Le fait de se sentir triste, d’être « déprimé », d’avoir des « idées noires » ou des difficultés à dormir ne veut pas forcément dire que l’on souffre de dépression. Les moments de cafard, de « blues », de doute ou de questionnement font partie de la vie. Au fil du temps et des événements, chacun de nous expérimente toute une gamme de sentiments, du plus triste au plus optimiste. À l’intérieur de cette large palette d’émotions, la tristesse, le découragement et le désespoir représentent des expériences humaines normales. Ces variations et ces baisses de l’humeur ne doivent pas être confondues avec ce qu’éprouve une personne dépressive.
Pour pouvoir parler de dépression et donc de maladie, il faut :
• que ces perturbations de l’humeur soient multiples et bien caractérisées ;
• qu’elles se manifestent de façon (quasi) permanente pendant une période supérieure à deux semaines ;
• qu’elles entraînent une gêne importante dans un ou plusieurs domaines de la vie quotidienne (difficulté ou incapacité de se lever, d’aller à son travail, de sortir faire ses courses…).
La dépression entraîne souffrance et gêne
Nous pouvons avoir l’impression de connaître cette maladie sans pour autant en avoir jamais été atteint. L’explication est simple : parmi la large gamme d‘émotions et de sensations que nous éprouvons au cours de notre vie, certaines sont très douloureuses. Nous en concluons hâtivement qu’être dépressif consiste à ressentir plus fortement et plus longtemps de telles souffrances. Et cela nous incite à croire que nous pouvons facilement comprendre ce que vit une personne souffrant de dépression.
Mais la réalité est différente. En effet, avant leur entrée dans cette maladie, les personnes souffrant de dépression ressentaient elles aussi un large éventail d’émotions, agréables ou douloureuses. Or toutes ces personnes disent que leur état au cours de la dépression est très différent de tout ce qu’elles pouvaient avoir connu auparavant.
Les émotions qu’elles éprouvent, les idées qui les traversent sont imprégnées d’une souffrance morale permanente, plus insupportable que toute autre souffrance déjà endurée. Autre différence avec les émotions habituelles de la vie, les personnes ont l’impression d’être coupées de leur entourage.
L’état dépressif se caractérise par un changement profond (une véritable rupture) par rapport au fonctionnement habituel. Trois éléments principaux sont typiques de cet état :
• une tristesse inhabituelle, différente d’après les personnes qui souffrent de dépression de la tristesse normale (cette tristesse est particulièrement intense, elle n’est pas « directement » reliée à une cause, rien ne l’apaise, elle se mêle d’angoisse et d’un sentiment de « fatalité ») ;
• une perte d’intérêt et de plaisir qui touche tous les domaines de la vie ;
• une association de plusieurs symptômes durables qui entravent douloureusement la vie quotidienne.
Quels sont les symptômes de la dépression ?
La dépression entraîne un « ralentissement » dans tous les registres de la vie quotidienne : vie affective, fonctionnement intellectuel, forme physique, mécanismes vitaux et corporels.
Ce « ralentissement » se décline en multiples symptômes qui persistent pendant une longue durée (au-delà de quinze jours). La liste ci-dessous peut vous aider à repérer certains de ces symptômes, sachant qu’une même personne peut ne pas les ressentir tous.
Même si les symptômes sont bien présents, la personne qui souffre de dépression a souvent du mal à les repérer. Le principal obstacle à leur repérage réside dans la difficulté à juger par soi-même de son état psychologique. Une autre raison réside dans le fait de considérer ses symptômes comme normaux, en les attribuant à une difficulté momentanée de la vie. L’évaluation par un professionnel de santé est donc indispensable.
Fatigue : même sans avoir fait d’efforts particuliers, la personne éprouve en permanence une sensation de manque d’énergie. Cette sensation omniprésente vient s’ajouter au découragement et à la douleur physique et morale. Une des caractéristiques de cette fatigue dépressive est que ni le repos, ni le sommeil ne l’atténuent.
Ralentissement général : la dépression ralentit tous les gestes ; il faut donc plus de temps pour accomplir les tâches habituelles. On n’a pas la force. Les émotions, les pensées et les actions sont comme « engluées » par la maladie. Les mouvements du visage sont diminués, il en ressort une impression d’inexpressivité qui peut laisser croire à de l’indifférence. La parole est lente, traînante. La personne a le sentiment de ne plus être capable de réagir. Certaines fonctions du corps, comme la digestion, sont également ralenties.
Tristesse intense : dans la dépression, la tristesse est particulièrement douloureuse, incompréhensible et envahissante, souvent accompagnée de pleurs sans motif et d’un sentiment de désespoir.
Incapacité à éprouver du plaisir : chez les personnes souffrant de dépression, les petits plaisirs de la vie (écouter de la musique, voir ses amis, lire son journal…) disparaissent. Tout paraît égal, terne, sans intérêt. La vie a perdu tout sens, tout goût, toute couleur.
Hypersensibilité émotionnelle : les personnes souffrant de dépression réagissent avec une grande sensibilité aux situations de la vie quotidienne (comme s’il manquait un « espace d’amortissement » entre elles et leur environnement). En même temps, elles peuvent avoir l’impression d’être vides, de ne plus éprouver d’émotions. C’est comme si elles étaient à la fois « anesthésiées » et hypersensibles.
Impressions d’abandon, d’inutilité, de solitude : ces impressions cohabitent avec le sentiment de ne pas être aimé des autres, de n’avoir rien à dire qui puisse les intéresser.
Anxiété : les troubles anxieux et la dépression renvoient à deux maladies différentes. Néanmoins, l’anxiété est un symptôme fréquent en cas de dépression. Cette peur sans cause évidente s’exprime aussi bien dans le corps (« boule » dans la gorge, gêne pour respirer, douleurs diverses, notamment dans le ventre) que dans la tête (peur « flottante », ruminations, sentiment de catastrophe imminente).
L’anxiété est une émotion proche de la peur, qui existe chez tout être humain. Elle correspond à une nécessité permanente de s’adapter aux problèmes de la vie (anxiété dite « adaptative ») et aux interrogations que chaque individu porte sur le monde (anxiété dite « existentielle »). Ces deux formes d’anxiété sont humaines. L’anxiété peut cependant devenir une maladie qui associe différents symptômes (psychologiques, physiques, comportementaux) et entraîne une souffrance et une gêne importantes dans la vie quotidienne.
On parle alors de troubles anxieux. Ce terme regroupe l’ensemble des troubles mentaux dans lesquels existent des peurs irrationnelles et invalidantes (c’est-à-dire sources de gênes). Ces peurs peuvent être :
• des phobies : peurs déclenchées par des objets ou des situations inoffensifs et extérieurs à la personne (par exemple, la phobie de la foule ou de l’ascenseur) ;
• des obsessions : peurs issues des idées de la personne, dont elle mesure pourtant elle-même le caractère absurde (par exemple, l’obsession des microbes ou de la saleté, du parfait alignement des tableaux sur un mur, de la vérification incessante de la fermeture des robinets… ) ;
• la panique : peur extrême, qui « jaillit » brutalement, sans facteur extérieur déclenchant, avec parfois l’impression que la mort est proche ;
• l’anxiété généralisée : elle correspond à un souci permanent, excessif et invalidant.
La dépression et les troubles anxieux sont deux maladies psychiques différentes, même si elles peuvent avoir des symptômes similaires (comme la difficulté à dormir, à s’alimenter et à réfléchir) et si certains signes d’anxiété peuvent être présents en cas de dépression. Cette distinction est particulièrement importante à faire dans la mesure où les traitements médicamenteux et psychologiques peuvent différer.
Ralentissement intellectuel : en cas de dépression, il devient difficile de réfléchir, de trouver les mots, de parler avec fluidité. On a l’impression d’avoir la tête vide, que le monde est devenu trop compliqué, qu’on ne saura pas s’y adapter, y faire face. Il faut faire un effort très important pour accomplir des tâches qui, jusqu’alors, s’effectuaient naturellement, sans y penser.
Diminution de l’attention, de la concentration et de la mémoire : fixer son attention, ne pas se laisser distraire, retenir ce qu’on vient de lire… ces tâches deviennent très difficiles à accomplir lorsque l’on souffre de dépression.
Dévalorisation de soi et culpabilité : la personne qui souffre de dépression ne se sent bonne à rien ; elle se pense sans valeur ; elle s’accuse d’être responsable des événements pénibles qu’elle vit et des émotions désagréables qu’elle ressent. Cette impression lui paraît tellement définitive qu’il lui est difficile de demander de l’aide et de croire qu’un traitement peut changer quelque chose.
Pensées négatives : la personne analyse les événements de sa vie et les opinions des autres sous un angle systématiquement négatif. Ce pessimisme permanent retentit sur les proches et peut les décourager.
Pensées autour de la mort (la sienne, celle de ses proches ou la mort en général) : liées au sentiment d’inutilité et à la perte de plaisir déjà décrits, ces idées noires sont en fait « fabriquées » par la dépression et disparaissent à la guérison de la maladie. Les idées de suicide méritent dans tous les cas d’être signalées à un professionnel de santé.
Dégradation du sommeil : le sommeil est souvent mauvais, moins profond, très court et peu réparateur. Le petit matin (de 3 à 5 heures du matin) est souvent marqué par un réveil précoce, avec impossibilité de se rendormir et une grande souffrance morale. Dans d’autres cas, le sommeil est en excès ; on parle de « sommeil refuge », comme si celui-ci correspondait à un besoin de « fuir ». Mais ce trop plein de sommeil est insatisfaisant et plutôt abrutissant.
Altération de l’appétit : l’appétit est le plus souvent diminué (les aliments semblent sans goût, l’assiette paraît trop remplie). La préparation des repas devient une corvée, leurs horaires se font irréguliers, leur composition déséquilibrée. La perte de poids est souvent un signe important pour établir le diagnostic de dépression. À l’inverse, on observe parfois une augmentation de la prise d’aliments (surtout sucrés) pouvant conduire à une prise de poids.
Problèmes sexuels : la sexualité est une fonction à la fois très biologique et très relationnelle. Ces deux dimensions étant très perturbées dans la dépression, il est logique que la vie sexuelle soit affectée. Le désir sexuel de la personne peut disparaître, son plaisir s’estomper. La réalisation de l’acte sexuel devient alors difficile. En conséquence, le conjoint a parfois l’impression d’être délaissé, ce qui accentue la tension dans la vie de couple.
Symptômes physiques : la dépression peut s’accompagner de douleurs (maux de tête, souffrances dans les articulations, problèmes digestifs…) et de dérèglements de certains indicateurs ou fonctions du corps (tension artérielle, perturbation ou interruption des règles…).
Les conséquences de ces symptômes dépressifs sur le fonctionnement quotidien de la personne sont considérables. Toutes les relations sont affectées : au sein du couple et de la famille, avec les amis, dans le milieu professionnel.
Pourtant, même si les symptômes sont bien présents, la personne qui souffre de dépression a souvent du mal à les repérer. Le principal obstacle à leur repérage réside dans la difficulté à juger par soi-même de son état psychologique. Une autre raison tient au fait de considérer ses symptômes comme normaux, en les attribuant à une difficulté momentanée de la vie. L’évaluation par un professionnel de santé est donc indispensable.
Quelles sont les origines de la dépression ?
Face à une dépression, on recherche souvent des explications, et les premières questions qu’on se pose sont : « Pourquoi moi ? Que s’est-il passé ? À quoi est-ce dû ? Qu’ai-je fait ? » Notre besoin de comprendre et de donner un sens à ce qui nous arrive est un processus naturel, en particulier à l’occasion d’expériences douloureuses. Il est alors fréquent d’avoir recours à des explications d’apparence vraisemblables. On évoque alors des causes externes (« C’est parce que ça ne va pas dans mon travail », « Quand je n’aurai plus ces problèmes financiers, ça ira mieux », « J’ai besoin de rencontrer quelqu’un pour ne plus être seul(e) »…) ou bien des causes internes (« C’est de ma faute », « Je suis un(e) bon(ne) à rien », « Je n’ai jamais pu réussir comme les autres »…).
Pourtant, ces interprétations sont le plus souvent très éloignées des « origines réelles » de la dépression. Elles constituent même souvent un frein au processus de soin et de guérison, en nous retenant de consulter un médecin. La dépression, comme la plupart des maladies psychiques, ne provient pas d’un facteur unique. Elle résulte au contraire d’un ensemble de mécanismes de diverses natures, encore imparfaitement connus.
On distingue habituellement les « facteurs » biologiques, psychologiques et environnementaux (liés à l’environnement social ou familial). Certains de ces facteurs interviennent très en amont de la dépression, ils « préparent le terrain », on parle alors de facteurs de risque (ou facteurs de vulnérabilité). Par exemple, le fait d’avoir des parents qui ont souffert de dépression augmenterait le risque d’être touché par la maladie. De même, le fait de vivre des événements traumatisants ou des conflits parentaux importants pendant la petite enfance serait associé à un risque accru de dépression dans la suite de l’existence.
D’autres facteurs interviennent juste avant la dépression, ils la « déclenchent » : on parle alors de facteurs précipitants.
Facteurs biologiques
La survenue des symptômes de la dépression est liée à une perturbation du fonctionnement cérébral. C’est bien le fonctionnement du cerveau qui est atteint, non sa structure. Cette distinction est importante car elle permet de bien comprendre que cette maladie peut être réversible.
Ce dysfonctionnement du cerveau se traduit notamment par des anomalies dans la fabrication, la transmission et la régulation de certaines substances chimiques : les neuromédiateurs (également appelés neurotransmetteurs).
Il est difficile de savoir à l’heure actuelle si ces anomalies sont la cause initiale ou bien la conséquence de la dépression. Quoi qu’il en soit, leur correction et la restauration du bon fonctionnement des neuromédiateurs sont indispensables. C’est la principale fonction des médicaments antidépresseurs. On sait aujourd’hui que la psychothérapie entraîne elle aussi ce type d’amélioration biologique si le dérèglement initial est modéré.
Facteurs psychologiques
Des mécanismes psychologiques particuliers sont également impliqués dans la dépression : sentiments de perte, conflits moraux, croyances négatives, mauvaise estime de soi (« Je ne peux rien faire de bon », « Je ne vaux rien »…).
Certains de ces mécanismes trouvent leur origine dans l’enfance (plus ou moins bonne qualité des premières relations avec les parents, premières expériences associées à un sentiment de perte, de solitude, d’impuissance, de culpabilité ou de honte…), d’autres peuvent être liés à des éléments plus actuels (traumatismes, deuils liés à la perte d’une personne, d’un idéal ou d’une image de soi).
Certains styles de comportements (sur les plans intellectuel, émotionnel, relationnel), ainsi que certains modes de défense psychologiques peuvent favoriser l’émergence et le maintien d’une dépression. Ainsi, certaines personnes souffrant de dépression expriment des croyances négatives (elles se croient par exemple « incapables » ou « indignes » de faire certaines choses…) ou n’envisagent que des perspectives pessimistes, à la fois pour le monde qui les entoure et pour elles-mêmes. Chez ces personnes, certains événements de la vie quotidienne, analysés sous leur angle le plus négatif, peuvent déclencher automatiquement des pensées dépressives, sans qu’il leur soit possible de faire appel à d’autres expériences plus positives.
C’est en agissant sur ces mécanismes psychologiques problématiques que la psychothérapie intervient sur la dépression.
Les facteurs liés à l’environnement social et familial
Certains événements de la vie très perturbants ou un stress excessif et permanent peuvent favoriser l’apparition d’une dépression. Par exemple, la mort d’un être cher, la perte d’un travail, une rupture affective, des conflits familiaux ou sociaux, une maladie…
En plus des facteurs précipitants et des facteurs de risque, la présence ou l’absence de facteurs de protection dans l’environnement de la personne peut aussi jouer un rôle. Par exemple, la présence de personnes proches réconfortantes et valorisantes ou l’engagement dans des activités personnelles intéressantes peuvent protéger de la dépression ou favoriser la guérison. À l’inverse, l’absence de ces facteurs peut faciliter l’apparition (ou la réapparition) de la dépression.
La meilleure solution pour s'en sortir et avancer vers la guérison : consulter un médecin.
Faire le point avant de consulter un médecin
Vous vous demandez s’il est possible que vous (ou un de vos proches) viviez actuellement un épisode dépressif ?
Les questions ci-dessous peuvent vous aider à faire le point, pour vous indiquer si cela est probable ou non… mais elles ne vous apporteront pas de certitude absolue. Seul un professionnel de santé habilité à établir un diagnostic de dépression pourra vous éclairer de façon précise.
Sur la base de ce diagnostic, vous pourrez le cas échéant définir avec lui ou avec d’autres professionnels de santé le traitement le mieux adapté à votre situation.
Pourrait-il s’agir d’une dépression ?
Depuis au moins 15 jours, presque chaque jour, presque toute la journée,
- éprouvez-vous une tristesse inhabituelle, très douloureuse, qui perturbe votre vie quotidienne ?
- avez-vous perdu votre intérêt pour la plupart des choses, comme les loisirs, le travail ou les activités qui vous plaisent habituellement ?
● Si vous n’avez vécu aucun de ces deux états, il est peu probable que vous traversiez une période de dépression.
● Si vous vivez depuis au moins 15 jours l’un de ces états ou les deux, poursuivez votre questionnement :
- vous êtes-vous senti(e) épuisée(e) ou sans énergie ?
- avez-vous pris ou perdu du poids – de façon inhabituelle et importante – sans le vouloir ?
- avez-vous eu des problèmes de sommeil (difficultés à rester endormi(e), réveils très tôt le matin ou, au contraire, excès de sommeil, envie permanente de dormir) ?
- vous êtes-vous senti(e) plus lent(e) que d’habitude (par exemple pour parler ou pour vous déplacer) ou, au contraire, avez-vous été beaucoup plus agité(e) ou nerveux(se) que d’habitude ?
- avez-vous eu beaucoup plus de mal à vous concentrer ?
- vous êtes-vous senti(e) sans valeur ou bon(ne) à rien ?
- avez-vous beaucoup pensé à la mort, que ce soit la vôtre, celle de quelqu’un d’autre ou la mort en général ?
● Si vous avez observé chez vous plusieurs de ces symptômes, depuis au moins 15 jours, presque chaque jour, presque toute la journée, ceci constitue un signal d’alerte qui doit vous encourager à en parler avec un médecin.
Ne confondons pas déprime et dépression !
Le terme « dépression » ne s’emploie pas à la légère. Pour faire l’hypothèse d’une dépression, il faut une association de plusieurs symptômes très spécifiques générant une souffrance importante, inhabituelle et se manifestant :
• depuis au moins 15 jours
• presque chaque jour
• presque toute la journée
La dépression est un problème sérieux, qui touche chaque année un nombre important de personnes. Cependant, même s’il n’y a pas de « profil type » pour souffrir de dépression, tout le monde n’est pas nécessairement dépressif « un jour ou l’autre ». Si environ 8 % de la population présente sur une période de 12 mois un épisode dépressif, d’intensité variable, cela signifie que 92 % de la population n’en présente pas (80 % de la population ne présentera d’ailleurs aucun épisode dépressif au cours de sa vie).